DISCOURS FAIT EN UNE CELEBRE ASSEMBLÉE TOUCHANT LA GUERISON des Plaies et la composition de la Poudre de Sympathie
JE CROIS MESSIEURS, que vous demeurerez tous d’accord avec moi
qu’il est nécessaire, pour bien pénétrer et connaître un sujet, de démontrer en premier lieu s’il est tel comme on le suppose ou qu’on se l’imagine :
Car ne perdrait-on pas inutilement et son temps et sa peine de s^occuper à rechercher les causes de ce, qui n’est peut-être qu’une chimère, sans aucun fondement de vérité.
Il me semble avoir leu en quelque endroit de Plutarque qu’il propose cette Question, Pourquoi les chevaux qui pendant qu’ils étaient poulains, ont été poursuivis par le loup, et se sont sauvés à force de bien courir, sont plus vites que les autres. A quoi il répond qu’il se peut faire que l’épouvante et la frayeur que le loup donne aune jeune bête, lui fait faire toutes sortes d’efforts pour se délivrer du danger qui la presse : et ainsi la peur lui dénoue les jointures, lui étend les nerfs, et lui rend souples es ligaments et autres parties qui servent à la course ; de telle sorte qu’il s’en ressent tout le reste de sa vie ; et en devient bon coureur. Ou peut-être (dit-il) c’est que les poulains qui sont naturellement vîtes se sauvent en fuyant, au lieu que les autres qui ne le sont pas tant, sont attrapés par le loup, et deviennent sa proie. Et ainsi, ce n’est pas que pour avoir échappé du loup ils en soient plus vîtes ; mais c’est que leur vitesse naturelle les a sauvés du loup. Il en donne encore d’autres raisons : et à la fin il conclut, que peut-être aussi la chose n’est pas véritable...
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